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Miss Réunion : Le destin de Lyna

19 décembre 2020. Une date qui va marquer assurément le destin de Lyna Boyer. Elue Miss Réunion le 31 octobre de la même année, en pleine crise Covid-19, le sourire de la prétendante réunionnaise va transporter une population toute acquise à sa cause. Lyna participe samedi 19 décembre à l’élection de Miss France. Retour sur un parcours hors du commun.

S’il est un trait de caractère qui sied à merveille à Lyna Boyer, c’est celui de la ténacité. Car derrière son sourire enjôleur se cache une jeune femme déterminée, les pieds sur terre, qui sait ce qu’elle veut. Une détermination qui fait d’elle une battante. Sa lucidité témoigne d’une grande maturité.

J’ai vécu cette élection comme les autres candidates. Au même niveau. C’est une belle aventure humaine. Première dauphine en 2017 d’Audrey Chane Pao Kane, j’avais très envie cette année de tenter à nouveau l’expérience. C’est un rêve. Cela peut être banal de dire cela, mais c’était réellement un rêve de petite fille 

2020 lui réserve alors de belles surprises. Son travail est alors récompensé, plus mature, elle a su capitaliser et prendre encore plus de confiance en elle. « Aujourd’hui, je me sens plus sûre de moi, j’ai nettement plus d’assurance. J’ai travaillé deux ans dans le milieu de la mode, fait plusieurs shootings avec des photographes, réalisé des campagnes de publicité, notamment pour Super Polygone et Jina chaussures. En 2017, je savais déjà ce que je voulais faire ».

Aujourd’hui en troisième année de licence de management à l’IFAG au Port, Lyna devra très certainement mettre en sommeil ses études le temps d’une année. Pour prolonger encore un peu plus ce rêve éveillé :

Ce qui importe c’est de réaliser ses objectifs, ses rêves. Ma famille m’a toujours soutenue. Ils sont très proches et ont vu en moi un potentiel. Deux ans d’attente, deux ans que je me prépare. Comme quoi, la persévérance cela finit par payer .

Lyna connait bien le milieu de la mode et même si elle appréhende un peu son passage dans la capitale parisienne, elle a conscience des difficultés pour travailler dans cet univers. « Paris est une jungle. J’ai une petite expérience de mannequinat qui m’a fait prendre conscience des dangers et des sollicitations de toutes parts. Il faut être solide. Se fixer un but et s’y tenir. J’ai eu l’occasion de fréquenter une mannequin réunionnaise à Paris, Yasathis Julienne. A la Fashion Week, elle m’a beaucoup soutenue. C’était il y a deux ans. J’avais 18 ans et je me suis rendue compte que je n’étais pas prête. J’ai refusé un contrat dans une grande agence de mannequin pour me donner du temps. Acquérir plus d’expériences. Il faut être assez forte pour ne pas se laisser marcher sur les pieds. Aujourd’hui c’est différent. Je suis plus armée » confie-t-elle.

Une force de caractère qu’elle a su se forger dès son enfance. Victime de harcèlement scolaire au collège, de la cinquième à la troisième, il lui a fallu affronter ses peurs et vaincre ses démons. « C’est pour cela que je mène ce combat. Pour que les jeunes osent parler. A l’époque, très chétive, j’avais une chevelure exubérante, je subissais quotidiennement des railleries, des violences verbales qui me déstabilisaient. C’était dur, très dur. J’étais une véritable tête de Turc. Chahutée constamment. J’étais très craintive, et j’en ai beaucoup souffert. Au lycée, cela s’est calmé mais j’étais encore très réservée et timide. Le mannequinat et les élections m’ont permis de reprendre confiance en moi, de forger mon caractère. De m’affirmer en tant que femme. Mais trois ans de harcèlement, cela laisse des traces. Cela m’a beaucoup affecté. C’est pour cela que j’ai très envie de m’impliquer à travers cette association, contre les violences faites aux femmes. Nous vivons à une époque où cela ne devrait plus arriver. Il faut libérer la parole, ne pas avoir honte. En tant que femme publique, il est de mon devoir de par ma notoriété de véhiculer des messages pour faire avancer la cause » confie Lyna.
Dans un registre plus léger, Lyna est une femme active, coquette mais pas trop, sophistiquée, mais pas trop qui a su garder un côté très naturel. Pas d’artifices ni de maquillages à outrance, elle prend soin de son apparence autant que de sa santé. Une tête bien faite dans un corps sain.

Je fais très attention à ce que je mange. Beaucoup de fruits, surtout à La Réunion. Tous les jours. Des mangues et des letchis de saison. A la maison, c’est ma mère Rose Mery qui cuisine. Son cari camarons est une tuerie avec du rougail citron. C’est mon pêché mignon. Il y a aussi le romazava de ma tante Suzette. J’adore. J’évite le sucre qui n’est pas bon pour la peau. Je me suis mis au café. Au petit déj, c’est sucré salé, cela reste un moment important pour moi. Je fais 5 repas par jour .

Côté sport, Lyna va trois fois par semaine dans une salle à Saint-Paul où elle alterne le crossfit et le fitness avec son coach Matthieu. « J’aurais aimé faire de la boxe. Mais ce n’est pas trop compatible avec le mannequinat. J’ai fait du karting plus jeune, de l’athlétisme, de la natation, et de la danse. Je suis une touche à tout. Aujourd’hui je veux me consacrer à mon avenir professionnel, finir mes études et m’orienter vers une carrière mêlant la mode et le mannequinat. J’aimerais créer une marque de vêtement qui me ressemble, à la fois bohème et chic, une ligne de vêtements qui permettent aux femmes de s’habiller en fonction de leur humeur » conclue Lyna.

Texte et photos : Pierre Marchal

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