Marion : « Jamais sans mon chien »
C’est l’histoire de Marion et Billie. L’amour fou et inconditionnel entre une chienne et sa nouvelle maîtresse. Une rencontre lors d’une balade, le fruit du hasard et le début d’une belle histoire. Une histoire d’amour, tout simplement. Marion Larnicol nous conte comment celle qui avait décidé de ne jamais avoir de chien, s’est éprise pour son bâtard d’animal, son Royal Bourbon, son compagnon.
J’aime raconter cette histoire. Une histoire du coup de destin. Le genre d’histoire qui ne parle pas de hasard mais plutôt de rendez-vous.
J’avais dit « jamais ». Jamais de chien, de responsabilité, de départ en vacances, du temps, de l’argent … Non, sûre que non. Je me préférais libre de tout engagement.
Mais voilà, un mardi soir de novembre, je suis allée courir sur le front de mer. A la fin, comme à chaque fois, je tape un sprint final pour « tout lâcher » dans de grandes et rapides foulées pour finir étalée dans l’herbe ; tire souliers, bord d’mer. Pic d’endorphines. Je goûte le bonheur et lâche un soupir, long et lourd soupir. Mon corps s’enfonce dans la Terre. Seule au monde, je touche le paradis quelques secondes.
Une langue humide sur mes orteils puis une truffe dans mon cou, côte à côte, corps allongés, collées, je suis éprise. Cette vague subite d’amour est si douce, je suis émue.
J’observe cette capacité de l’homme à avoir peur de perdre ce qu’il vient à peine d’avoir ; c’est ce qu’engendre l’amour. Je me suis mise à penser à son départ et me suis aussitôt ramenée à l’instant présent.
Mais la nuit est tombée, personne n’est venu et elle est restée.
Dans le doute qu’elle se soit égarée, je l’ai emmené chez le vétérinaire et oui, effectivement, elle était pucée. Elle avait déjà une famille. J’ai senti de la déception, mon cœur est subitement tombé jusque dans mes talons ; un mouvement de chute.
Le vétérinaire contacte alors son propriétaire pour lui annoncer la bonne nouvelle. Mais voilà l’histoire, il l’aurait perdue 11 mois auparavant sur ce même bord de falaise. Il n’en veut plus et demande si j’accepte de l’adopter. Mon cœur remonte au niveau du cœur. « Alors, acceptez-vous de la prendre ? » « Euh … Bien sûr je le veux. Je ne sais pas comment m’y prendre mais j’apprendrai. » Elle avait quelques kilos en moins. Mais une nouvelle famille, moi.
Simplement et naturellement, elle s’est glissée dans ma camionnette. Je l’ai rebaptisée Billie. Voilà le début d’une grande histoire.
Les premiers jours ont oscillé entre des grandes joies et des grandes peurs. Elle partait faire le tour du quartier, en repérage des environs et j’étais en panique. Une vraie panique. Je ne savais pas si elle reviendrait.
Techniquement, j’ai eu besoin de quelques cours de dressages, les conseils des amis, des tutoriels sur internet et ma propre intuition. Nous avons appris à nous parler, à nous comprendre, à nous faire confiance, à poser nos limites et surtout les règles de la maison.
Sa présence m’apporte la sécurité et me permet d’aller marcher, courir et camper sans me soucier du danger. Elle est ma gardienne.
Mes voisins l’aiment tellement qu’elle est soignée, cajolée, pourrie gâtée.
Des énormes câlins à en devenir gaga, vous n’imaginez pas.
Quand je lui annonce qu’on va se promener, elle bondit dans les champs de canne et sa joie pure est contagieuse.
Quand je rentre à la maison, son accueil réchauffe déjà les trajets du retour.
Aujourd’hui, fidèle compagnon, je l’emmène avec moi dès que je le peux. Elle apporte de la douceur aux adultes, de la joie aux plus petits, elle crée du lien entre les gens, elle apaise et rend moelleux les bouts de vie.
Les meilleurs moments sont toujours dans l’herbe, patte dessus, truffe dessous, puis rester là, sans bouger, à regarder le ciel.
On parle d’amour inconditionnel, un amour stable et constant. Elle me ramène ici droit au présent, à maintenant.
Texte : Marion Larnicol
Photos : Pierre Marchal
Pierre Marchal
Après avoir exercé onze ans comme journaliste au Quotidien de la Réunion, fondateur de l’agence photographique MozaikImages regroupant 95 auteurs dans l’océan Indien mais aussi au Japon et en Australie, Pierre Marchal a opté en 2005 pour une activité free-lance lui permettant de se consacrer à son sujet de prédilection : l’être humain. Anakaopress est née. Aujourd’hui à la tête du magazine de sport Gadiamb et de Paradise Island, Grenadine est un nouveau challenge. Tél : 0692 65 79 95 Mail ; marchal@anakaopress.com
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