Marie Wlody : « La photo m’a sauvée »
Originaire de Cilaos, Marie Wlody a toujours eu un appareil photo dans les mains. Toute petite, à l’aide d’un jetable ou d’un instamatic, elle s’est initiéetrès tôt au portrait en immortalisant les membres de sa famille. Une passion qui ne la quittera plus.
Grenadine : D’où vous vient cette passion pour la photographie ?
Marie Wlody : Petite, j’empruntais toujours un appareil photo à un membre de ma famille. J’adorais immortaliser les instants de joie, les anniversaires et autres réunions familiales. Je me souviens, enfant, l’excitation quand je vivais à Cilaos avec mes parents, quand j’allais à la boutique de Nazila récupérer les tirages, c’étaitmagique. Mais le vrai déclic m’est venu plus tard lors d’une randonnée où j’ai croisé un photographe pro originaire de Nice. C’était en 2014. Sur les sentiers de Mafate jusqu’au volcan. Nous sommes restés en contact et je partageais régulièrement mes progrès sur les réseaux sociaux. Après avoir créé un site et un groupe fermé de passionnés sur Facebook, les encouragements de photographes amateurs passionnés m’ont permis d’améliorer ma technique pour me concentrer sur le cadrage. En 2015, j’ai rejoint l’association Déclic où j’ai abordé beaucoup de thématique dont la macro. Les sorties le week-end étaient l’occasion de partager nos expériences et d’affiner notre technique.
Le numérique at-il changé votre regard sur la photographie ?
Bien évidemment. Il y a eu un tournant dramatique dans ma vie. Ma maison a pris feu alors que je dormais. J’ai tout perdu. J’ai dû me reconstruire. J’ai mis plus de 6 mois à reprendre le contrôle de ma vie. C’est la photographie qui m’a sauvé. Elle a donné un sens à mon existence. J’avais un but. J’ai réappris à porter un regard nouveau sur la nature. J’ai travaillé sur le thème de l’eau, la force de l’océan, capter la vie pour en mieux en saisir le mouvement. Prendre conscience de la beauté qui nous entoure. Pour cela La Réunion est magique. On a beaucoup de chance.
La Réunion est un studio à ciel ouvert, qu’est-ce qui vous inspire le plus ?
La nature, le soleil, la lumière et l’océan. Autant de composantes qui m’inspirent plus que tout. Cela se ressent dans mon approche de la photographie. Faire corps avec les éléments. Après avoir vécu six ans en métropole, la lumière de mon île me manquait. Au même titre que la richesse du vivre ensemble que l’on ne retrouve pas ailleurs. J’ai une âme d’artiste. Ce qui me permet de faire évoluer, de croiser les regards. Apporter de la beauté dans notre existence pour la partager.
Quels sont les photographes qui vous ont influencé ?
Il y en a tellement. S’il devait n’y en avoir qu’un je citerais Yann Arthus Bertrand. Pour son travail autour de la nature et de sa beauté.
Quelle est la photo que vous aimeriez faire ?
J’aimerais beaucoup pratiquer la photographie sous-marine. Pouvoir jouer avec les éléments marins, à la fois sous l’eau et hors de l’eau. Maîtriser la lumière, jouer avec les reflets sur la peau d’un surfeur. Je rêve aussi d’un grand voyage en Islande, voir les aurores boréales. L’Afrique du Sud aussi me tente beaucoup avec ses réserves. Et pourquoi pas un tour du monde afin de découvrir d’autres cultures. Mais il faut du temps.
Quelle est pour vous la photo parfaite ?
Elle n’existe pas. Tout est parfait dans l’imparfait. De ce que l’on veut dire à travers la lumière, la composition, la force du cadrage. L’émotion.
Le mot de la fin ?
L’esthétisme. La photographie permet de révéler la beauté des choses et des êtres à travers notre regard.
Interview : Pierre Marchal
Photos : Marie Wlody
Pierre Marchal
Après avoir exercé onze ans comme journaliste au Quotidien de la Réunion, fondateur de l’agence photographique MozaikImages regroupant 95 auteurs dans l’océan Indien mais aussi au Japon et en Australie, Pierre Marchal a opté en 2005 pour une activité free-lance lui permettant de se consacrer à son sujet de prédilection : l’être humain. Anakaopress est née. Aujourd’hui à la tête du magazine de sport Gadiamb et de Paradise Island, Grenadine est un nouveau challenge. Tél : 0692 65 79 95 Mail ; marchal@anakaopress.com
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